Atelier saint André Définitions, matériaux et outils
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Définition

Le mot fresque vient de l'italien fresco "frais" qui fait partie de l'expression dipingere a fresco "peindre sur un enduit frais".

La fresque est une technique de peinture murale exécutée sur un enduit frais, constitué de chaux et de sable. Les couleurs appliquées sont des pigments délayés dans de l'eau.


Coupe transversale...

Plusieurs couches distinctes forment la fresque :

• Une première couche de crépi grossier appliquée sur le support. Ce mortier est un mélange de chaux éteinte et de sable grossier.

• La seconde couche, l'enduit à peindre est constitué de chaux éteinte et de sable fin bien tamisé.

• La troisième couche est la couche picturale constituée de pigments à l'eau pure appliqués au pinceau en plusieurs couches.

• La dernière couche, le calcin, résulte de la carbonatation du mortier de chaux qui, en séchant, produit une couche protectrice transparente qui enrobe les pigments et les fixe définitivement



La technique byzantine

Archange Michel

Archange Michel, Atelier Saint-André

Le monde byzantin a de tout temps privilégié la technique de la fresque. Le moine Denys de Fourna, a écrit, au Mont Athos, au début du XVIIIème siècle, un traité très complet, qui décrit les techniques traditionnelles les plus anciennes.

Une des caractéristiques technique de la fresque byzantine est le traçage des principales lignes du dessin dans l'enduit frais à l'aide d'une pointe de bois ou d'os. De plus, cet enduit est lissé avant l'application des couleurs et non après comme dans les techniques plus récentes. Ce lissage préalable a pour effet une remontée de l'eau du mortier à la surface et contraint l'artiste à travailler vite mais il garantit une plus grande netteté des traits et un meilleur rendu des couleurs.



Les matériaux
Lime 1
Lime 2

La chaux, autrefois produite artisanalement, est aujourd'hui disponible en sacs de 25 ou 40 kilos chez les distributeurs de matériaux pour le bâtiment. Celle qu'il faut choisir pour la fresque est appelée en France : chaux aérienne éteinte pour le bâtiment (norme NF P 15510), en Suisse elle porte la dénomination de chaux hydratée. La chaux aérienne éteinte est aussi parfois appelée "fleur de chaux" ou encore "chaux blutée". La chaux éteinte est dite "grasse" à cause de l'onctuosité qu'elle procure aux mortiers.

Les sacs de chaux doivent être conservés à l'abri de l'humidité et bien fermés.

Attention:


la chaux artificielle n'est pas une chaux mais un liant à maçonner qui ne contient pas de Ca(OH)2.

la chaux hydraulique est une chaux issu de calcaire contenant de l'argile qui va s'hydrater et non carbonater. Elle n'est donc pas compatible avec le travail de la fresque car la couleur ne sera pas fixée.


Le sable choisi doit être de bonne qualité et provenir de préférence d'une rivière. Ne jamais utiliser de sable marin à cause du sel qu'il contient (salpêtre), ni de sable ferrugineux car des traînées rouges risquent d'apparaître sur la fresque. Il doit être propre et, pour vérifier sa pureté, il suffit d'en plonger un peu dans un verre d'eau, de remuer et d'observer la couleur de l'eau : si elle se trouble et que des impuretés remontent à la surface, il vaut mieux le laver.

Selon l'aspect de surface désiré pour la fresque, on choisira du gros sable ou du sablon de carreleur. Le choix de la grosseur du sable se fera également en fonction du format de la fresque : du gros sable conviendra parfaitement à une fresque de grande dimension et lui garantira plus de solidité, tandis que du sable fin de quartz permettra d'exécuter les détails d'une petite fresque. Pour les travaux extérieurs, le gros sable est préférable.


L'eau doit être la plus pure possible. L'eau de source est la meilleure, mais l'eau du robinet convient aussi pour autant qu'elle ne contienne pas trop de chlore. Eviter d'utiliser de l'eau stagnante ou fortement minéralisée.



La carbonatation

Les chaux aériennes mélangées à de l'eau et du sable durcissent progressivement en se "recarbonatant" au contact du gaz carbonique de l'air. Ce durcissement reconstitue en quelque sorte le calcaire d'origine en formant le calcin qui fixe les couleurs de la fresque.

Si on utilise les symboles chimiques, la chaux éteinte Ca(OH)2 se combinant avec le gaz carbonique de l'air (CO2) reforme le carbonate de calcium (CaCO3) suivant la réaction :

Ca(OH)2 + CO2 donne CaCO3 + H2O


carbonatation



Les outils

Tools Les outils spécifiques au travail de la fresque, en plus de la pelle, de la brouette le cas échéant et de la gâche (aussi appelée : cuvette, auge, gamatte) pour effectuer les mélanges sont :

- la truelle pour mélanger et appliquer les mortiers.
- la taloche en bois dont la taille peut varier selon le format de la fresque, pour aplanir l'enduit et obtenir une surface uniforme.
- Le bouchon (sorte de gros pinceau) pour humidifier les supports et doser le mouillage du mortier.
- La langue de chat (petite truelle allongée et souple) pour lisser l'enduit avant de peindre.
- Une règle métallique pour "dresser" le crépi.




Les pinceaux

Brushes Choisir des brosses et des pinceaux synthétiques peu onéreux car la chaux est caustique et les brûle rapidement. Pour allonger leur durée de vie, il faut les laver au savon et à l'eau claire très souvent. Se munir de brosses larges pour les grandes surfaces et pour travailler rapidement.

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Dernière mise à jour le : Mar 9 déc 2008, P. Grall © ASA 2000 - 2009 Tous droits réservés.